Les sept propositions du Leem pour la transformation digitale du système de santé
Avec une hausse prévue de 160 % dans les trois prochaines années, le marché de la e-santé explose littéralement. Et le secteur, qui constitue une composante essentielle de la modernisation et de l’efficience du système de santé, suscite légitimement un intérêt grandissant des pouvoirs publics : PariSanté Campus, Health Data Hub, feuille de route ministérielle du numérique en santé… autant d'initiatives encourageantes qui promettent de faire de la France un leader mondial du numérique en santé et de l’inscrire durablement dans la course à l'innovation.
Pendant la crise sanitaire, l’importance de ce secteur dans l’organisation des soins et l’appui aux équipes soignantes a largement été démontrée : exploitation accrue des données de santé, utilisation des méthodes d’intelligence artificielle pour améliorer le diagnostic et les soins, télémédecine pour assurer le suivi des plus fragiles… Reste maintenant un chantier non négligeable : pérenniser ces modèles d’organisation des soins pour l’avenir.
Certes, la France dispose d’atouts considérables pour s’imposer : un écosystème extrêmement riche et dynamique, un patrimoine de données de santé, des compétences de pointe en médecine et mathématique appliquée... Mais l’arrivée des technologies du numérique provoque des bouleversements majeurs au sein des entreprises, d’ordre réglementaire, technique, économique et organisationnel. En particulier pour les entreprises du médicament, la révolution est totale et les amène à revoir la manière de concevoir et d’informer sur leurs produits.
Nous entrons dans une nouvelle ère où il n’est plus seulement question de développer de nouveaux traitements, mais de proposer, en marge de ces derniers, des services associés destinés à améliorer la prise en charge des patients, le suivi et la coordination des soins. Le Leem, au travers d’une commission dédiée, souhaite renforcer le développement de la santé numérique sur le territoire, tout en accompagnant la transformation de ses Adhérents.
Pour répondre à ce nouveau défi, les entreprises du médicament capitalisent sur leur éventail unique de connaissances, de compétences et d’expérience et ont rédigé un livre blanc de leur engagement et de leurs 7 propositions.
- Proposition 1 : Adapter le cadre réglementaire pour favoriser l’adoption des solutions de e-santé par les patients et les professionnels de santé et créer un environnement propice au déploiement de la e-santé
- Proposition 2 : Développer des modalités d’évaluation des solutions numériques de santé en prenant en compte des données de « vie réelle » pour faciliter et accélérer l’accès au marché des innovations
- Proposition 3 : Prendre en compte les investissements réalisés par les entreprises, notamment dans le numérique, lors de la fixation des prix des médicaments
- Proposition 4 : Accompagner et valoriser l’action des entreprises œuvrant dans le champ de la e-santé pour accélérer le développement des innovations
- Proposition 5 : Définir un modèle pertinent en association au Health Data Hub pour favoriser l’exploitation et l’utilisation des données et faire de la France un leader de l’IA
- Proposition 6 : Encourager le développement d’une filière d’excellence en santé numérique, croisant les expertises des secteurs public et privé et les compétences des secteurs du numérique et de la santé
- Proposition 7 : Assurer l’accompagnement et la formation de tous les acteurs en lien avec la santé numérique pour qu’ils soient en mesure d’en appréhender les enjeux et opportunités
De la stratégie « beyond-the-pill » à la création d’incubateurs, en passant par la transformation des métiers et des compétences, nous formulons le vœu que ces propositions contribuent à renforcer l’engagement collectif de tous les acteurs, institutionnels, publics et privés, pour la transformation digitale du système de santé, au bénéfice des professionnels de santé et des patients.